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Une nuit comme tant d'autres à Paris J'ai raconté sur ce site les aventures les plus inattendues mais aussi des épisodes beaucoup plus banales et insipides. L'histoire suivante fait partie de la dernière catégorie, je crois : elle n'a rien d'exceptionnelle ni d'extraordinaire, et peut-être même que certain(e)s se reconnaîtront, mais elle a l'avantage de vous faire une idée du "Paris by night".
Ce vendredi là, je suis parti casser la croûte et prendre un verre de vin français à Saint - Germain, un bon " quartier nocturne " vers le centre de Paris. J'étais avec deux connaissances et demie, mais ma concentration était plus portée sur la musique jazz du fond que cette conversation prévisible. Il était donc temps de partir et de goûter au sommeil du juste ; quand un appel téléphonique me rappela l'existence d'une soirée étudiante au Hard Rock Café, où paraît-il, j'ai promis de venir. Ah si c'est une promesse alors
J'arrive sur les lieux, et tout de suite, c'est le déclic. Avec Seda, le ton est différent parce que je sais pourquoi je suis là : pour m'amuser. En plus, l'endroit est assez petit, mais c'est beaucoup mieux que la Loco ou d'autres hauts lieux de la vie parisienne qui vous donne l'impression d'être dans une usine et où on doit se battre pour avoir un peu d'intimité. Et ce soir c'est open bar, c'est-à-dire les consommations sont à volonté. Beaucoup de bonne humeur et d'alcool en perspective
Après les accolades d'usage, et le tour du quartier pour récupérer
de l'argent, on fait la queue. Je fais un clin d'il aux videurs,
ou gardiens de sécurité si vous préférez,
à qui on vient de demander de favoriser les filles à l'entrée.
Je ne peux pas m'empêcher de jauger le double 120 kg de muscles
qui gardent l'entrée. Il faudrait sûrement que je discute.
Ah non, je me pose trop de questions, c'est passé comme une lettre
à la poste
c'est parti
On a rencontré deux trois filles, fait la conversation, et essayé d'aller plus loin. Ben, dis donc, ça drague dur ici. Et dis donc, qu'est-ce qu'ils sont préseverants. Les sourires et les petits gestes ne suffisent plus, il faut draguer avec un appareil photo numérique et les fringues appropriés pour dire qu'on vient d'arriver du Costa Rica. Hmmm, je crois que je vais plutôt faire un tour au bar.
Un verre à la main, j'ai sondé la température de l'endroit., ou comme le dit si bien un de mes amis, au " ckeck-up ". Je vais rassurer tout de suite ceux qui se demandent comment sont les boîtes de nuit en France : elles ressemblent à n'importe quelle discothèque de cette terre, qu'elle soit d'Addis-Abeba ou de Bangkok. C'est-à-dire un quart de touristes allumés, un tiers de " gens " qui se demandent ce qu'ils font là, un tiers d'habitués qui cachent leurs yeux derrière des lunettes fashion, une dizaine de salopes et le reste étant composé de personnes qui n'ont peut-être rien à dire, et qui aiment bien faire la fête je suppose. Plus quelques joints, une atmosphère épaissie par la fumée de la cigarette, 80 dB de musique rythmé par les projecteurs, des toilettes tout le temps occupées et tout aussi noires que la nuit de dehors.
Un verre à la main, je me moque de mon voisin qui essaie de draguer la serveuse, et j'entends alors " I need a girl " de P.diddy remplir la salle. One of my all time favourites. Je finis le verre d'un coup tout en faisant fais un tour rapide sur moi-même . Une de ces filles habillés comme une reine (vous savez, avec tout ces bijoux, ces chaussures pointues et la ceinture énorme qui entoure la taille) me regarde alors avec de très grand yeux d'étonnement. Je lui fais un bisou et j'ai rigolé. De son côté, elle est tellement surprise qu'elle n'a pas bougé d'un cil. Elle m'a snobé ensuite après (peut-être le fait d'avoir triché à ses jeux), mais cette épisode me fait encore sourire. Je crois que cela a été le geste qui a fait commencer la fête. En tout cas, pour moi.
Après ce fut la fête et je me rends compte que c'est impossible de décrire ces souvenirs. Il y a un espèce de mélange de flashes, de sourires, de cris, de corps entrelacés, de rires, de danses. De l'adrénaline qui monte aussi. Le son qui claque. Le cur qui bat au même rythme que la musique aussi. D'autres gars aussi qui se la jouent au gros dur et qui essaient de serrer une fille. Et tout qui va de plus en plus vite..
J'ai toujours apprécié le fait que la plupart des boîtes en France ferment assez tard dans la nuit, pas comme ces clubs à Londres ou ailleurs qui sont tous fermés à 3 heures du matin. Quelle sensation de se retrouver avec la moitié de ses sens, des jambes aussi raides que du bois, et de découvrir que notre conducteur est parti on ne sait où. On a ensuite essayé de re-entrer, mais les gardiens nous ont empêché. La seule solution était donc de suivre ces rues parisiennes, parcourues à cette heure de la nuit par seulement des taxis blancs. C'était désertique, et morne. Mais qu'importe. On a rigolé, je me suis moqué d'un gars qui a essayé de me pourchasser ; on s'est retrouvé ensuite à Châtelet au bout de deux chansons, rencontré 3 êtres nocturnes rempli(e)s entièrement d'alcool, revenu à la station et on s'est assis là, à attendre le premier métro. Je devais le regard complètement vide, puisque au bout de deux minutes, le voisin a repris, encore une fois de plus, son rire. En tout cas, c'est marrant d'avoir un mal de tête et de rire en même temps
Je les laisse, c'est vrai, il faut que je retrouve cette vie de normalisation, quelque part à Evry..
Fin Mars 2003 |
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