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Cette semaine, comme je passe beaucoup de temps à "travailler", je mets donc en ligne juste une mini-dépêche.

Parlons des œufs

Les résidents, tout comme les visiteurs, outre les circuits classiques, peuvent prendre plaisir à se promener parmi n'importe quel supermarché et se comporter comme un anthropologiste culturel. Je les considère un peu comme un musée contemporain rempli non seulement de produits, mais aussi de tendances et de comportements. Et pas de droit d'entrée. Les œufs, par exemple, nécessitent en France un peu d'attention et de décodage. Le temps n'est plus en effet aux " bons vieux " œufs normaux. Les œufs bios sont marqués comme " de poules élevées en Libre Parcours ", ce qui veut dire que les poules peuvent se promener librement. Mais alors, que penser des" les œufs de poule élevées en plein air " ? Les poules peuvent respirer librement mais ils ne peuvent pas se balader, et on dépense alors un euro moins par paquet de six. Il y a aussi les " œufs frais de poules élevées en plein air issus de l'agriculture biologique ". En d'autres mots, ces poules peuvent respirer et manger bien en même temps. Par contre, je suis toujours un peu étonné par les œufs " fermiers ramassées à la main, pondus sur la paille " ; on dirait que le ramassage doit précéder la pondaison. Mon appellation favorite reste cependant les " très gros œufs (plus de 73 grammes) aux aliments sans graisse animale " et " datés sur la coquille ". On dirait une idée de Agnès b. Chaque omelette devient une partie à part entière de votre calendrier.

Quelques-uns pensent que les Français sont idiots à cause de leur obsession sur la nourriture. Un Français m'a alors répondu : " on aime bien respirer et se promener librement, pourquoi en priver les poules ". C'est peut-être aussi simple que cela, mais on se retrouve à la fin devant au moins une bonne vingtaine de types d'œufs, dans ce cas précis, et à passer un bon moment à choisir l'œuf parfait.

Mi - Mai 2002