Malaise dans la société

Comme je suis d'humeur festive, on va faire un petit jeu qui consiste à chercher l'exception culturelle française parmi ces 3 exemples.

Lieu : autoroute A6, sortie n°12
Moyen de transport : voiture
Heure : 16H00
Motif : déplacement à Lyon
Prix du péage : 5 euros

Lieu : gare de l'est, quai n°2
Moyen de transport : train
Heure : 8H42
Motif : aller simple vers l'Alsace
Prix du péage : 28 euros

Lieu : quartier des pyramides, Evry
Moyen de transport : à pied
Heure : 9H38
Motif : déplacement vers l'épicerie
Prix du péage : dans les 50 centimes

La solution se trouve bien sûr dans le troisième cas. En effet, depuis quelque temps, la délinquance gagne du terrain dans les banlieues françaises. Mais, me direz-vous, quelle relation y a t il entre insécurité et péage ? C'est relativement simple. Comme les " petits voyous " sont de plus en plus nombreux dans quelques quartiers de la ville d'Evry, il devient rapidement impossible de se déplacer sans se faire arrêter. Caricaturalement, un arabe d'une vingtaine d'années vous demande d'abord 1 ou 2 euros, puis finit par vous faire les poches et prendre tous vos biens. Donc, un moyen de contrer ce racket est de lui donner 50 centimes sans discuter, de lui sourire en l'appelant mon frère et de partir rapidement sans demander son reste. On s'habitue vite alors à prendre avec soi quelques pièces au cas où.

Pour ceux qui ne sont pas convaincus, je leur assure que c'est beaucoup plus efficace que de faire front dès le début : ce genre d'attitude vous amènera généralement à céder votre téléphone portable et votre portefeuille. Les armes blanches et à feu sont courantes (si, si plus courantes que l'on ne pense).

D'autres conseils

Bien sûr, tout le monde ( et à commencer par moi) déteste se plier à ce genre de personnes, mais tant que le problème de l'insécurité ne sera pas résolu, il faudra suivre ce conseil ; ou pour les plus motivés, se comporter de la même manière, c'est-à-dire se balader en survêtements Tacchini, baskets Nike, casquette Lacoste et une bombe lacrymogène. Ce qui n'est pas du tout pratique, ni très rassurant d'ailleurs.

Mai 2002

Vous vous en doutez tous, insécurité rime en France avec sujet éléctoral. Ce fut ainsi l'un des thèmes principaux sur lequel se porta la campagne présidentielle cette année. Peu de solutions convaincantes furent proposées, mais ce qui est sûr, c'est que l'insécurité fut largement traité dans tous les discours des différents candidats, à commencer par le candidat de droite, Jacques Chirac, en réaction aux propositions du parti xénophobe de Jean-Marie Le Pen. Lionel Jospin se lança aussi sur ce sujet, mais il faut dire qu'il apparaissait toujours sans grande conviction, comme s'il n'avait jamais voulu devenir président dès le début. La suite vous le connaissez : les deux premiers candidats furent Chirac et Le Pen, à la surprise générale.

Alors, moi j'annonce que l'insécurité est un vrai faux problème en France. D'un côté, c'est vrai que l'atmosphère devient souvent malsaine dans certains quartiers, mais il faut dire que dans la majorité des cas, le problème est largement surmédiatisé. Les chaînes de télé et les journaux prennent plaisir à traiter ce sujet et le prennent souvent du mauvais côté. Comme par exemple, l'histoire de ce retraité d'une soixantaine d'années qui se plaignait d'harcèlement. La police, averti que le vieil homme avait peur de sortir de chez lui, mena son petit enquête dans ce petit village reculé de l'est de la France. Il se trouve que les responsables étaient des petits plaisantins qui s'amusèrent une fois à jeter quelques cailloux et des œufs sur la fenêtre de la victime. De plus, il faut se rappeler que la criminalité est relativement plus élevée dans les autres pays européens. Dans ce cas précis, je pense que les français sont un peu nostalgiques d'une ancienne tranquillité. Ce sont les conséquences directes et indirectes de l'instauration du grand village planétaire.

 

 

Fin Mars 2002