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Un jour à la préfecture Si vous vivez en France, vous savez de quoi je parle. Si vous visitez seulement la France, vous serez amusé. Ne me méprenez pas, j'adore vivre en France. Mais c'est la petite chose qui me " turlupine " quand vous comprenez comment quelque chose marche, vous arrivez même à aimer quelque chose que vous détester Comme renouveler votre carte de séjour.
Ma carte de séjour annuelle finissai Pour finir ma très longue histoire avec l'administration
française, j'ai été convoqué récemment
pour retirer ma carte de séjour, que l'on me mettra sur mon
passeport. C'est absolument normal de perdre deux heures dans une
file d'attente devant un guichet "Accueil" juste pour
alerter le fonctionnaire planté derrière le verre
en plexiglas qu'on est là pour retirer le petit papier vert
charmant. J'ai toujours pensé que le mot Accueil était
le mot le plus pervers dans la langue française, et surtout
dans ce cas. Quand vous voyez un panneau de ce type avec un employé
derrière, vous êtes pratiquement de perdre beaucoup
plus de temps et que vous serez insulté de la manière
la plus hauta Tenez par exemple, j'avais devant moi un anglo-saxon, certainement un américain qui avait le reflexe culturel de vouloir parler au " supervisor ", ou à n'importe quel responsable. Personnellement, il devrait déjà penser à faire ses bagages et partir chez lui : il avait la mauvaise manière de penser. Il n'y a pas de place pour lui dans ce pays. Ensuite, cela prend deux heures à un fonctionnaire de niveau
2 qui n'est pas en vacances ou en grève de trouver votre
dossier, pendant que vous attendez comme un idiot en face d'une
série de guichets marqué " M ", " N
", " O ", " P ". On peut remarquer d'ailleurs
que la vie en France nécessite que vous prononciez 4 fois
par semaine le mot " dossier ". Et non, cela ne veut pas
dire que vous avez des antécédents policiers ou judiciaires,
quoique chacun doit avoir un dossier à la police.
J'adore ces scènes de salle d'attente parce qu'on a tous l'impression d'être à l'aéroport international, attendant l'embarquement final. A la seule différence bien sûr que l'excitation n'est plus là et qu'on lit plutôt une certaine forme d'exaspération sur les visages. Enfin, cela a l'avantage de réviser ma géographie du monde : Algérie, Iran, Bangladesh, Sénégal, Yougoslavie, Algérie encore, Maroc, Pékin ...tiens c'est rare..., Pologne derrière, Algérie, Côte d'Ivoire. Et je rencontre aussi beaucoup de bébés bruyants et de gars frustrés qui perdent leurs salaires bêtement en regardant leurs chaussures. Ceci est une expérience qui vous unit avec l'humanité que toute personne bien - pensante devrait accueillir. Le voisin du gauche est américain et travaille depuis pas mal de temps en France. C'est le même que tout à l'heure, et il est là depuis deux heures. Il adore la France mais là, il ne sait plus quoi penser parce qu'il a attendu pendant une heure, l'employé ayant oublié de marquer sur le carton de convocation qu'un timbre fiscal de 49 euros était nécessaire. Quant vint son tour, le chapeau en main, il s'approcha du frontière de plexiglas. " Où est votre timbre fiscale, monsieur ? "
Je lui conseillai de ne pas se décourager dans ces moments : ceci est la société civilisé en marche. Il faut se retourner et courir au magasin de Tabac local. L'américain n'était pas finalement au bout de ses aventures, puisque revenu une demi-heure plus tard, il avait entre une mine hilare et exaspéré. En effet, quoi de plus humiliant que de devoir demander aux piétons le chemin pour le tabac le plus proche, lui, le Monsieur Anti-Smoking parmi tous, et ensuite d'avoir des âmes charitables qu'il détestait commencant à chercher leur paquet de Marlboro pour un don spontané d'une dose de nicotine. Une petite et vieille Roumanienne fripée lui indique la bonne direction mais voulut après lire sur ses mains. " Une grande opportunité s'offre à vous dans 40 jours ", prophécea-t-elle. Il paya ses cinquante dollars de timbre gouvernemental au tabac et courut rejoindre le bâtiment du préfecture, en s'arrêtant un petit moment à McDonald. Peut-être pour se remettre les idées en place, pour se rassurer ou pour acheter un brownie pour un fonctionnaire dans le cas où il aurait besoin d'un pot-de-vin symbolique pour gagner leur sympathie. Que sais-je. En tout cas, il faut se souvenir de la roumanienne qui lui bondit dessus en criant qu'il y avait deux femmes jalouses dans sa vie : elle voulait un euro pour obtenir des détails. Je ne sais plus trop ce qu'il a fait, mais que d'épisodes quand même.
Une heure plus tard, il eut sa carte. Et moi la mienne. Heureusement que j'avais apporté tout mon dossier, c'est-à-dire une quarantaine de feuilles volantes. Cela va du petit nom de mon parrain à la note de gymnastique que vous avez eu à l'examen quand j'avais 17 ans. En tout cas, maintenant, je suis libre d'être contrôlé ou harcelé comme n'importe quel étranger respectueux de la loi.
Début Mars 2002
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